LA GAZETTE DU PK

 Un goût d’inachevé

Le Nancy Volley a eu les cartes en mains pour enfin faire tourner la roue dans ce derby du Grand Est. Menant un set à rien, les hommes de Guillaume Demésy ont raté le coche dans la seconde manche. Rageant !

CHAUMONT BAT NANCY VOLLEY MAXEVILLE/JARVILLE : 3-1.

Les sets : 25-21 (27’), 23-25 (28’), 19-25 (25’), 23-25 (29’)

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Arbitres : M. Dillies (Flandres) et M. Praud (Ile de France) assistés de MM. Pham Dinh et Arnould (Lorraine).

MAXEVILLE. _ « Il n’a manqué que la victoire », pestait après coup Jean-Pierre Collin, le responsable du complexe sportif Marie Marvingt. La frustration était effectivement de mise dans les rangs nancéiens au terme du derby du Grand Est. Car si l’armada chaumontaise mène désormais la série contre le Nancy Volley par six à zéro (sic !), l’épilogue de ce nouvel acte aurait pu connaître être totalement diffèrent si d’aventure les hommes de Guillaume Demésy avaient pu s’emparer du second set et ainsi faire le break avant les citrons. Vraiment dommage car, hier soir, cela fleurait bon l’exploit. Dans une salle maxévilloise pleine à ras bord (environ 500 spectateurs), le Nancy Volley pouvait compter sur un renfort inattendu. La flamme maxévilloise, la fanfare habituée à supporters les Cougars du SLUC Nancy basket en ProA et en Euroligue, avait débarqué dans les travées maxévilloises bien décidée à réduire au silence la bouillante chorale chaumontaise.

Un premier set de rêve

Et question rythme, le Nancy Volley entamait la rencontre dans le bon tempo. Ainsi, malgré quelques premières flèches de Lica, Lionel Coloras, se rappelait au bon souvenir du CVB52, en mettant une première fois au supplice la réception chaumontaise. Au block, Mauricio n’avait plus qu’à se régaler (6-2). Nikola Matijasévic, rappelait alors sur le banc Bazin, l’ancien international français qui vient de poser pour 6 mois ses valises en Haute Marne, afin de lui donner de nouvelles instructions. Mais rien n’y faisait, Chaumont pédalait dans la semoule face à des Jarvillois complètement sublimés à l’image des six points de l’aigle Coloras ou d’une seconde main opportune de Mauricinio (17-11). Même si les Champenois réduisaient un peu l’écart (20-17), les neuf fautes directes cévébistes devaient peser lourd dans la balance d’autant qu’au service Balhacéanu et ses compagnons se montraient diablement efficaces (25-21). On croyait rêver ! Le Nancy Volley allait-il mettre fin à deux saison et demi de disette ? A cet instant, l’exploit était bel et bien en marche d’autant que l’entame du second set allait dans le même sens. Certes, sous la férule de Mrozek et Lica, le CVB52 virait en tête au premier temps mort technique (6-8). Mais, les visiteurs se faisaient aussitôt de nouveau piéger par les attaques au centre de Brûckert et par la qualité de service des Lorrains (12-10, 14-15, 17-15).

 Le CVB52 évite le pire

Bazin passait alors la surmultipliée. Après une talentueuse seconde main, l’ancien champion de France avec le Paris Volley remettait son équipe dans le sens de la marche depuis la ligne de service (17-21). Dans ce secteur de jeu, Coloras lui répondait du tac au tac (21 partout). Dans un final à suspense, le bras de Lica faisait malheureusement la différence (23-25). La roue venait de tourner. D’autant que deux cylindres nancéiens commençaient à sérieusement montrer des signes de fatigue. Podgorski et Mauricino erraient effectivement comme des âmes en peine sur le terrain depuis quelques points. A 4-9, Guillaume Demésy tranchait enfin dans le vif. Trop tard, bien trop tard car le CVB52 avait désormais trouvé sa vitesse de croisière. Lica, Mrozek et Antony étaient dans tous les bons coups (8-15, 12-18). Sous les vivats de leurs supporters, chauds comme la braise, les Cévébistes envoyaient une seconde fois le Nancy Volley au tapis (19-25).

Un dernier baroud d’honneur

Déjà privé de Kerboua, retenu avec la sélection algérienne, Nancy devait aussi se passer de Podgorski et Mauricino, complètement hors du coup. C’est donc avec Hentzen, à  la passe, et le jeune Tom Riblet que les locaux allaient devoir cravacher pour espérer atteindre le tie-break. Il ne fallait pas rêver. Car sans mésestimer la valeur de ces deux joueurs, Nancy n’avait plus le potentiel pour rivaliser avec les hommes de Nikola Matijasévic (7-10 puis 12-15). D’autant qu’à l’attaque, Hentzen n’avait pas beaucoup de choix. Et malgré ses six nouveaux points, Coloras se faisait souvent piéger par un block chaumontais constitué de trois joueurs dont ce diable de Fuahéa (14-17). Certes, à l’énergie et avec un cœur gros comme ça, Nancy revenait à hauteur (17-17).  Mais les Jarvillois n’allaient qu’amplifier leurs regrets en échouant à deux points du voisin chaumontais (23-25). Une bien mauvaise habitude.

Philippe KLEINHENTZ

	Le MVP du match :   Lionel Coloras   Auteur de 22 points, l'aigle nancéien a encore brillé de mille feux. Lui, qui avait à coeur de briller face à son ancien club, a longtemps entretienu l'espoir.